
Pôle emploi et la Dares ont comptabilisé en décembre 2.725.200 demandeurs d'emploi de catégorie A, c'est-à-dire n'ayant pas du tout travaillé dans le mois, en France métropolitaine. C'est 27.100 de plus qu'en novembre.
Drapeau en berne sur le front de l'emploi. Le nombre de chômeurs a encore progressé en décembre dernier, selon les statistiques publiées hier par le ministère du Travail. Pôle emploi et la Dares ont comptabilisé 2.725.200 demandeurs d'emploi de catégorie A, c'est-à-dire n'ayant pas du tout travaillé dans le mois, en France métropolitaine. C'est 27.100 de plus qu'en novembre, soit une hausse de 1 %. En prenant en compte aussi les personnes ayant travaillé dans le mois (catégories B et C), le compteur affiche 4.051.700 en métropole, en hausse de 32.600, soit + 0,8 %, et 4.309.500 avec les départements d'outre-mer.
2009, année très noire, s'était au moins achevée sur une touche d'optimisme, grâce à une petite baisse du nombre de demandeurs d'emploi le dernier mois de l'année. Pas 2010, qui a connu deux mauvaises performances mensuelles après l'embellie d'octobre. Au final, sur douze mois, la progression aura été cependant cinq fois moindre, avec 80.100 chômeurs de plus de catégorie A, soit +3 % (et 202.500 sur les catégories A, B et C cumulées), contre une hausse de plus de 400.000 en 2009. Mais c'est plus que ce qu'anticipait Pôle emploi en septembre. Depuis mars 2008, point bas de la courbe du chômage, le nombre de chômeurs a progressé de 740.000 pour la catégorie A et de près de 1 million pour les trois catégories A, B et C.
Comme celle de novembre, la mauvaise performance de décembre s'explique au moins en partie par la fermeture par les pouvoirs publics du robinet des contrats aidés. Mais au global, ces instruments de traitement social du chômage auront largement contribué à atténuer l'impact de la crise en 2010, puisque quelque 500.000 contrats ont été conclus l'an dernier, un record. L'examen du nombre de demandeurs d'emploi de catégorie E, c'est-à-dire les bénéficiaires de contrats aidés, montre que leur apport n'a pas été négligeable : en décembre dernier, ils étaient 352.100, en hausse de près de 20 % sur un an. Ils n'étaient que 225.100 avant la crise.
Excès d'optimisme
La situation est d'autant plus inquiétante qu'en décembre, pour le deuxième mois consécutif, le nombre de jeunes chômeurs a repris sa progression (+1,1 %), pour atteindre 442.400. Mais il est trop tôt pour en tirer des conclusions, car sur un an, la tendance est restée à la baisse, à - 5,2 %. Du côté des seniors, la situation s'est en revanche à nouveau détériorée. Le nombre de chômeurs de plus de 50 ans, qui a dépassé le demi-million en septembre, a augmenté sur un an de 16,3 %, à 523.300. Quant au chômage de longue durée, il a continué sur sa lancée : 1.523.400 demandeurs d'emploi étaient inscrits à Pôle emploi depuis plus d'un an fin 2010, contre moins de 1 million avant mars 2008. Rien que l'an dernier, leur nombre a progressé de 250.000.
Tout n'est cependant pas négatif dans les statistiques d'hier. Elles font en effet état d'une baisse du flux des entrées à Pôle emploi (512.400 contre 539.000 en novembre 2010 et 529.800 en décembre 2009). Parmi tous les motifs d'inscription, seuls les retours sur le marché du travail d'inactifs sont en hausse. C'est du côté des sorties qu'a eu lieu la panne, sauf sur les entrées en formation et les dispenses de recherche d'emploi, qui sont tout sauf des créations d'emploi.
Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, avait fait preuve d'un excès d'optimisme lorsqu'il était revenu rue de Grenelle, se félicitant que « la mobilisation du gouvernement en faveur de l'emploi porte ses fruits ». Soulignant toujours son « obligation de résultat », il est désormais plus prudent. Dans un communiqué, hier, il soulignait qu'il va « mobiliser tous les acteurs de la politique de l'emploi [...] afin que 2011 soit une année de baisse sensible du chômage ». Il promet que « des nouvelles mesures concrètes, notamment en faveur des publics les plus fragilisés, s'appliqueront dès les prochaines semaines », évoquant les projets sur l'alternance, ainsi qu'un effort pour les chômeurs de longue durée.
source: lesechos.fr Leila de Comarmont
Drapeau en berne sur le front de l'emploi. Le nombre de chômeurs a encore progressé en décembre dernier, selon les statistiques publiées hier par le ministère du Travail. Pôle emploi et la Dares ont comptabilisé 2.725.200 demandeurs d'emploi de catégorie A, c'est-à-dire n'ayant pas du tout travaillé dans le mois, en France métropolitaine. C'est 27.100 de plus qu'en novembre, soit une hausse de 1 %. En prenant en compte aussi les personnes ayant travaillé dans le mois (catégories B et C), le compteur affiche 4.051.700 en métropole, en hausse de 32.600, soit + 0,8 %, et 4.309.500 avec les départements d'outre-mer.
2009, année très noire, s'était au moins achevée sur une touche d'optimisme, grâce à une petite baisse du nombre de demandeurs d'emploi le dernier mois de l'année. Pas 2010, qui a connu deux mauvaises performances mensuelles après l'embellie d'octobre. Au final, sur douze mois, la progression aura été cependant cinq fois moindre, avec 80.100 chômeurs de plus de catégorie A, soit +3 % (et 202.500 sur les catégories A, B et C cumulées), contre une hausse de plus de 400.000 en 2009. Mais c'est plus que ce qu'anticipait Pôle emploi en septembre. Depuis mars 2008, point bas de la courbe du chômage, le nombre de chômeurs a progressé de 740.000 pour la catégorie A et de près de 1 million pour les trois catégories A, B et C.
Comme celle de novembre, la mauvaise performance de décembre s'explique au moins en partie par la fermeture par les pouvoirs publics du robinet des contrats aidés. Mais au global, ces instruments de traitement social du chômage auront largement contribué à atténuer l'impact de la crise en 2010, puisque quelque 500.000 contrats ont été conclus l'an dernier, un record. L'examen du nombre de demandeurs d'emploi de catégorie E, c'est-à-dire les bénéficiaires de contrats aidés, montre que leur apport n'a pas été négligeable : en décembre dernier, ils étaient 352.100, en hausse de près de 20 % sur un an. Ils n'étaient que 225.100 avant la crise.
Excès d'optimisme
La situation est d'autant plus inquiétante qu'en décembre, pour le deuxième mois consécutif, le nombre de jeunes chômeurs a repris sa progression (+1,1 %), pour atteindre 442.400. Mais il est trop tôt pour en tirer des conclusions, car sur un an, la tendance est restée à la baisse, à - 5,2 %. Du côté des seniors, la situation s'est en revanche à nouveau détériorée. Le nombre de chômeurs de plus de 50 ans, qui a dépassé le demi-million en septembre, a augmenté sur un an de 16,3 %, à 523.300. Quant au chômage de longue durée, il a continué sur sa lancée : 1.523.400 demandeurs d'emploi étaient inscrits à Pôle emploi depuis plus d'un an fin 2010, contre moins de 1 million avant mars 2008. Rien que l'an dernier, leur nombre a progressé de 250.000.
Tout n'est cependant pas négatif dans les statistiques d'hier. Elles font en effet état d'une baisse du flux des entrées à Pôle emploi (512.400 contre 539.000 en novembre 2010 et 529.800 en décembre 2009). Parmi tous les motifs d'inscription, seuls les retours sur le marché du travail d'inactifs sont en hausse. C'est du côté des sorties qu'a eu lieu la panne, sauf sur les entrées en formation et les dispenses de recherche d'emploi, qui sont tout sauf des créations d'emploi.
Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, avait fait preuve d'un excès d'optimisme lorsqu'il était revenu rue de Grenelle, se félicitant que « la mobilisation du gouvernement en faveur de l'emploi porte ses fruits ». Soulignant toujours son « obligation de résultat », il est désormais plus prudent. Dans un communiqué, hier, il soulignait qu'il va « mobiliser tous les acteurs de la politique de l'emploi [...] afin que 2011 soit une année de baisse sensible du chômage ». Il promet que « des nouvelles mesures concrètes, notamment en faveur des publics les plus fragilisés, s'appliqueront dès les prochaines semaines », évoquant les projets sur l'alternance, ainsi qu'un effort pour les chômeurs de longue durée.
source: lesechos.fr Leila de Comarmont